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Ces banques en ligne qui ont disparu du marché français

Par 27 février 2025Aucun commentaire5 minutes de lecture
fermeture de banques en ligne

Si certaines banques en ligne comme BoursoBank, Fortuneo ou encore Hello bank! ont su s’imposer sur le marché français, d’autres n’ont pas eu cette chance. ING, C-Zam, Fidor Bank, mais aussi Orange Bank et Ma French Bank plus récemment… Ces acteurs ont tenté de bousculer le paysage bancaire, mais n’ont pas réussi à s’y ancrer durablement.

Pourquoi certaines banques en ligne n’ont-elles pas réussi à s’imposer en France ?

Une concurrence féroce et un marché saturé

Le secteur des banques en ligne en France est extrêmement concurrentiel. Entre les filiales de grandes banques traditionnelles (BoursoBank – Société Générale, Hello bank! – BNP Paribas, Fortuneo – Crédit Mutuel Arkéa) et les néobanques comme Revolut ou N26, il est difficile pour de nouveaux acteurs de s’imposer.

Certaines banques en ligne qui ont échoué n’avaient pas d’appui bancaire solide ou n’ont pas su se différencier.

  • C-Zam, lancée par Carrefour en 2017, misait sur une ouverture de compte simplifiée en grande surface, mais son offre limitée n’a pas convaincu. Elle a disparu en 2020.
  • ING, pionnière du secteur avec ING Direct, a fini par quitter la France en 2021, faute de rentabilité, malgré son million de clients.
  • Orange Bank, adossée à un géant des télécoms, a également dû jeter l’éponge en 2023 après des pertes cumulées dépassant le milliard d’euros. Ma French Bank, filiale de La Banque Postale, a annoncé la fin de ses activités en 2024 pour des raisons similaires.
  • Fidor Bank, une néobanque allemande rachetée par BPCE en 2016, espérait s’imposer sur le marché français grâce à une approche communautaire et digitale. Mais son modèle n’a pas trouvé son public, et BPCE a décidé d’arrêter son développement avant de revendre la banque en 2020.

Des modèles économiques difficiles à rentabiliser

L’un des défis majeurs des banques en ligne reste la rentabilité. La gratuité des services bancaires est un atout pour attirer les clients, mais elle complique la génération de revenus suffisants pour pérenniser l’activité.

  • ING, connu pour ses livrets d’épargne à taux boosté, peinait à convaincre ses clients d’utiliser ses produits plus rémunérateurs comme le crédit ou l’assurance dans une période de taux bas.
  • C-Zam reposait sur un abonnement de 1 € par mois, mais son manque de services annexes ne lui permettait pas de générer des revenus suffisants.
  • Orange Bank a connu une trajectoire similaire : malgré un lancement ambitieux en 2017 et environ 500 000 clients bancaires en 2023, les pertes financières ont forcé Orange à céder l’activité à BNP Paribas (Hello bank!)
  • Ma French Bank, avec plus de 700 000 clients en 2023, n’a pas réussi à atteindre la rentabilité espérée par La Banque Postale, qui a préféré mettre fin à son activité en 2024.
  • Fidor Bank, bien que rachetée par BPCE, n’a pas réussi à s’intégrer dans la stratégie du groupe et n’a jamais atteint la masse critique de clients nécessaire à sa viabilité.

Sans modèle économique viable et sans synergies avec d’autres activités, ces banques ont dû se retirer du marché.

Des stratégies à adapter aux attentes des clients

Les attentes des clients en matière de banque en ligne évoluent rapidement. Aujourd’hui, les utilisateurs recherchent des services innovants, un service client réactif et une expérience mobile fluide. Certains acteurs n’ont pas su répondre à ces exigences : Offre trop basique pour C-Zam, qualité du service client en baisse pour ING, manque de synergies banques/téléphonies pour Orange Bank, manque de différenciation pour Ma French Bank face aux néobanques, barrière culturelle pour Fidor Bank?

Si certaines banques en ligne ont échoué, d’autres continuent de prospérer. BoursoBank, avec plus de 7 millions de clients, reste leader du marché, tandis que des acteurs comme Revolut ou Lydia/Sumeria misent sur des services innovants (cryptomonnaies, trading, cashback…).

L’échec de certaines banques en ligne en France montre que la simple digitalisation ne suffit pas. Un modèle économique solide, une offre différenciante et une relation client de qualité sont essentiels pour durer. Le marché reste dynamique, et il sera intéressant d’observer comment les acteurs encore en place s’adapteront aux évolutions à venir.

David Audran

Responsable du blog CultureBanque. Expérience professionnelle en banque de détail, finance d'entreprise et analyse financière.