L’année 2024 marque une solide performance pour les grandes banques françaises, qui affichent toutes une croissance de leurs revenus et une rentabilité en amélioration, malgré un environnement économique incertain.
Comparaison des performances financières
Banque | Produit Net Bancaire (PNB) | Résultat Brut d’Exploitation (RBE) | Résultat Net | Coefficient d’Exploitation | Ratio CET1 |
---|---|---|---|---|---|
BNP Paribas | 48,8 milliards € (+4,1%) | 18,6 milliards € (+7,4%) | 11,7 milliards € (+4,1%) | 61,8% | 12,9% |
Crédit Agricole | 38,06 milliards € (+6,5%) | 15,33 milliards € (+13,2%) | 8,64 milliards € (+4,6%) | 59,5% | 17,2% |
Société Générale | 26,8 milliards € (+6,7%) | 8,32 milliards € (+26,4%) | 4,2 milliards € (+69%) | 69,0% | 13,3% |
BPCE | 23,3 milliards € (+5%) | 6,93 milliards € (+18%) | 3,52 milliards € (+26%) | 69,4% | 15,6% |
Crédit Mutuel | 16,61 milliards € (+3,4%) | 7,35 milliards € (+6,7%) | 4,12 milliards € (+0,2%) | 55,7% | 18,8% |
- PNB : BNP Paribas reste en tête avec 48,8 milliards €, suivie par le Crédit Agricole avec 38,06 milliards €.
- RBE : La Société Générale enregistre la plus forte progression (+26,4%), tandis que le Crédit Agricole obtient la plus forte hausse en valeur absolue.
- Résultat Net : BNP Paribas continue de générer le résultat net le plus élevé (11,7 milliards €), tandis que la Société Générale affiche la plus grande croissance en termes de pourcentage (+69%).
- Coefficient d’Exploitation : Le Crédit Mutuel est toujours le plus efficace opérationnellement avec le meilleur coefficient à 55,7%, tandis que la Société Générale a le plus élevé à 69%.
- Ratio CET1 : Le Crédit Mutuel reste le plus solide financièrement avec un ratio CET1 de 18,8%, suivi par le Crédit Agricole avec 17,2%.
- Le Crédit Mutuel, avec sa croissance stable et son excellent ratio CET1, se distingue également par son efficacité opérationnelle (coefficient d’exploitation de 55,7%) malgré une taille plus modeste en termes de PNB.
Analyse des performances des banques
BNP Paribas : Une année 2024 au-delà des objectifs
BNP Paribas affiche une performance solide en 2024 avec un produit net bancaire (PNB) de 48,8 milliards d’euros, en hausse de 4,1 % par rapport à 2023. Cette croissance est portée par la Banque de Financement et d’Investissement (CIB, +8,4 %), les Banques Commerciales (+2,3 %) et les métiers d’Assurance et de Gestion de Patrimoine (IPS, +4,2 %).
Le résultat brut d’exploitation progresse de 7,4 % à 18,6 milliards d’euros, soutenu par une maîtrise des coûts et un effet de ciseaux positif (+2,0 points). Le résultat net part du groupe atteint 11,7 milliards d’euros, dépassant les objectifs fixés (+4,1 %). Le bénéfice net par action (BNPA) s’élève à 9,57 € (+8,9 %). Le Coefficient d’exploitation (Rapport entre les coûts et les revenus) du groupe bancaire ressort à 61,8%.
Le coût du risque reste maîtrisé à 2,99 milliards d’euros (33 pb), en dessous des prévisions. BNP Paribas conserve une structure financière robuste, avec un ratio CET1 de 12,9 %, supérieur aux exigences réglementaires.
Grâce à ses performances, BNP Paribas confirme son positionnement de banque européenne de référence et sa capacité à créer de la valeur durablement.
Crédit Agricole : Une année 2024 en croissance
Le Groupe Crédit Agricole affiche des résultats en progression sur l’ensemble de l’année 2024. Son chiffre d’affaires atteint 38,06 milliards d’euros, en hausse de 6,5 % en sous-jacent par rapport à 2023. Cette croissance est portée par l’ensemble des métiers du groupe. Le résultat brut d’exploitation s’établit à 15,33 milliards d’euros, enregistrant une progression de 13,2 %.
Le résultat net part du Groupe (RNPG) s’élève à 8,64 milliards d’euros, soit une augmentation de 4,6 % sur un an. Hors éléments spécifiques, le résultat net sous-jacent atteint 8,679 milliards d’euros, en progression de 13,5 %. Cette performance s’explique par la dynamique des revenus, mais également par une bonne maîtrise des charges. Le coefficient d’exploitation, qui mesure l’efficacité opérationnelle, s’améliore et s’établit à 59,5 %, en baisse de 0,6 point par rapport à 2023.
Le coût du risque augmente à -3,171 milliards d’euros, soit une hausse de 11,0 % sur un an. Malgré cela, le Groupe Crédit Agricole maintient une gestion prudente de ses risques. Son ratio CET1, qui mesure la solidité financière, s’élève à 17,2 %, un niveau élevé garantissant sa capacité de résistance face aux aléas économiques.
Le portefeuille de prêts du groupe reste bien diversifié, avec 45 % des encours bruts orientés vers le financement de l’habitat et 33 % vers les entreprises. Le stock de provisions atteint 21,3 milliards d’euros, dont 42,2 % sur encours sains, confirmant la prudence de la gestion des risques. Le taux de couverture des créances douteuses reste élevé à 84,9 %, ce qui illustre la solidité de l’actif du groupe.
Société Générale : Une nette amélioration des résultats en 2024
En 2024, la Société Générale affiche une forte progression de ses performances financières avec un résultat net part du Groupe (RNPG) de 4,2 milliards d’euros, en hausse de +69 % par rapport à 2023. Cette dynamique positive reflète une bonne maîtrise des coûts, un rebond de la marge nette d’intérêt en France et une excellente performance des activités de Banque de Grande Clientèle et Solutions Investisseurs.
Le chiffre d’affaires annuel s’élève à 26,8 milliards d’euros, en hausse de +6,7 % sur un an, dépassant l’objectif initial de croissance de ≥+5 % fixé pour 2024. La rentabilité s’améliore également, avec un RBE de 8,32 milliards d’euros, en hausse de 26,4%.
Le coefficient d’exploitation, indicateur clé de l’efficacité opérationnelle, ressort à 69,0 %, mieux que la cible de <71 %, grâce à une discipline rigoureuse sur les coûts. Le coût du risque, quant à lui, s’établit à 26 points de base, dans le bas de la fourchette prévue pour l’année.
Sur le plan de la solidité financière, la Société Générale maintient un ratio CET1 de 13,3 %, bien au-delà des exigences réglementaires, avec une marge de 310 points de base.
Enfin, la banque annonce une politique de retour aux actionnaires ambitieuse, avec une distribution totale en hausse de +75 % par rapport à 2023. Cette distribution s’élève à 1,74 milliard d’euros, répartie entre un dividende en numéraire de 1,09 euro par action et un programme de rachat d’actions de 872 millions d’euros.
Boursobank, la filiale en ligne du groupe, poursuit également sa forte croissance avec 7,2 millions de clients à fin 2024, enregistrant +461 000 nouveaux clients au quatrième trimestre. L’objectif est d’atteindre plus de 8 millions de clients en 2025, tout en maintenant une rentabilité solide.
Avec ces résultats, la Société Générale confirme sa trajectoire de transformation et d’amélioration de sa performance financière, tout en poursuivant ses efforts d’optimisation et de croissance pour 2025.
BPCE : Une année 2024 en forte progression
Le Groupe BPCE réalise une solide performance en 2024, avec un produit net bancaire (PNB) de 23,3 milliards d’euros, en hausse de 5 % sur un an. Cette croissance est portée par la Banque de Proximité et Assurance (BPA) (+4 %) et les services financiers globaux (GFS) (+8 %).
Le résultat brut d’exploitation atteint 6,93 milliards d’euros, en hausse de 18 %, grâce à une bonne maîtrise des coûts. Le coefficient d’exploitation sous-jacent s’améliore de 3,5 points pour s’établir à 69,4 %. Le résultat net part du groupe s’élève à 3,52 milliards d’euros, enregistrant une hausse de 26 %, malgré un coût du risque en augmentation à 2,06 milliards d’euros.
BPCE maintient une solide structure financière, avec un ratio CET1 de 15,6 % et un Liquidity Coverage Ratio (LCR) de 142 %, garantissant une forte résilience.
Grâce à une croissance dynamique et une gestion efficace, BPCE renforce son positionnement sur le marché bancaire français et international.
Le groupe BPCE affiche un résultat net de 3,9 milliards d’euros, stable par rapport à 2023. Natixis contribue positivement grâce à la gestion d’actifs et à l’assurance. Son coût du risque de 3,1 milliards d’euros pèse néanmoins sur sa rentabilité, tandis que son coefficient d’exploitation de 62,0 % reflète un bon équilibre opérationnel.
Crédit Mutuel Alliance Fédérale : Une année 2024 au plus haut niveau
Crédit Mutuel Alliance Fédérale enregistre une performance historique en 2024, avec un produit net bancaire (PNB) de 16,61 milliards d’euros (+3,4 %) et un résultat net de 4,12 milliards d’euros (+0,2 %). Cette solidité confirme la pertinence de son modèle de bancassurance diversifié, malgré un environnement économique difficile.
Le résultat brut d’exploitation atteint 7,35 milliards d’euros, tandis que le coefficient d’exploitation reste l’un des plus compétitifs du secteur à 55,7 %. Le ratio CET1, gage de solidité financière, s’établit à 18,8 %, plaçant le groupe parmi les banques les plus robustes de la zone euro.
L’activité assurance se distingue avec un résultat net record de 983 millions d’euros (+19,7 %), porté par une collecte dynamique en assurance-vie (+73 %). Les métiers spécialisés enregistrent également une forte progression, notamment la banque de financement (+100 % à 396 millions d’euros) et le capital-investissement (+11,7 % à 286 millions d’euros).
Grâce à une gestion prudente des risques et une stratégie de diversification efficace, Crédit Mutuel Alliance Fédérale maintient sa trajectoire de croissance et poursuit son engagement en faveur d’une bancassurance inclusive et solidaire.
Aborder 2025 avec confiance !
BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale, BPCE et Crédit Mutuel Alliance Fédérale ont su maîtriser leurs coûts, améliorer leur efficacité opérationnelle et renforcer leur solidité financière.
Les banques mutualistes comme le Crédit Agricole et le Crédit Mutuel Alliance Fédérale confirment leur modèle robuste et résilient, avec des ratios de fonds propres parmi les plus élevés. BNP Paribas et Société Générale poursuivent quant à elles leur transformation et leur stratégie de retour aux actionnaires, tandis que BPCE renforce sa croissance dans les services financiers globaux.
Avec ces performances solides, le secteur bancaire français aborde 2025 avec confiance, en s’appuyant sur la diversification de ses métiers, l’innovation et une gestion prudente des risques.