En France, l’usage de la carte bancaire dépasse pour la première fois celui des espèces dans les commerces de proximité. Une offre de paiements scripturaux de plus en plus diversifiée et adoptée par les consommateurs explique en partie la réduction de l’usage des espèces. Ainsi, 48 % des transactions dans les commerces de proximité en France se font désormais par carte bancaire, une part qui dépasse celle des espèces (43%) pour la première fois.
En huit ans, la part des paiements en espèces a chuté de 25 points de pourcentage, s’établissant à 43 % des transactions en 2024. Cette tendance se retrouve également dans la zone euro, où la part des espèces a reculé de 27 points, bien que leur utilisation y reste plus élevée (52 % des paiements).
Par ailleurs, les paiements mobiles enregistrent la plus forte progression entre 2022 et 2024, avec un doublement de leur part en nombre de transactions aussi bien en France que dans l’ensemble de la zone euro. Cette adoption rapide témoigne d’un changement de paradigme dans la manière dont les consommateurs effectuent leurs achats au quotidien.
(Source : publication de la Banque de France)
Le commerce en ligne capte une part croissante des achats
La crise sanitaire de la Covid-19 a joué un rôle d’accélérateur dans ce changement des comportements. Les confinements et restrictions de déplacement ont ancré durablement de nouvelles habitudes, favorisant l’achat de biens et services en ligne. En 2024, près de la moitié des achats en ligne concernaient les biens alimentaires, l’habillement et les biens durables ménagers, confirmant un déplacement structurel d’une partie des achats physiques vers le numérique.
Ce glissement contribue à l’érosion de l’usage des espèces, au profit des paiements par carte et des solutions numériques. Si la carte bancaire demeure le principal mode de règlement en ligne (53 % des transactions), les portefeuilles électroniques et autres solutions de paiement mobile ont enregistré la plus forte progression avec une hausse de 6 points de pourcentage en deux ans. En 2024, ces solutions représentaient 27 % des moyens de paiement en ligne, dont PayPal à lui seul pour 18 %.
Quel avenir pour les distributeurs de billets ?
Avec la diminution de l’usage des espèces, les distributeurs automatiques de billets (DAB) voient leur nombre se réduire progressivement. De nombreuses banques adaptent leur réseau en supprimant certains distributeurs ou en mutualisant leur accès entre plusieurs établissements.
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Cash Services : une nouvelle organisation pour l’accès aux espèces en France
Cette transformation soulève des questions sur l’accessibilité des espèces, notamment dans les zones rurales où les DAB se font plus rares. Les commerçants proposant du cashback (retrait d’espèces en caisse) pourraient compenser en partie cette disparition progressive, mais la question de l’inclusion financière reste essentielle.
Une tendance qui devrait se poursuivre
La diminution continue de l’usage des espèces s’inscrit dans une transformation structurelle et durable du paysage des paiements. Portée par la diversification des solutions numériques, la recherche de rapidité et de praticité, cette évolution devrait se renforcer dans les années à venir.
