Alors que les taux d’intérêt sont historiquement bas, l’ACPR vient tout juste de dresser un bilan du marché de l’immobilier. Dans un contexte très dynamique, quels sont les prêts à l’habitat les plus octroyés par les établissements financiers ? Face à une montée soutenue de l’endettement des ménages français, l’ACPR préserve un regard critique et fait du crédit immobilier l’un de ses principaux sujets de préoccupation. Entre accélération des transactions, évolution du nombre de rachats de crédits et financements de nouveaux biens, voici les principales tendances qui se dégagent de cette étude.
Une évolution des prix de l’habitat à la hausse
Si les taux de crédits sont toujours à un niveau très bas, les prix de l’immobilier, en revanche, poursuivent leur évolution à la hausse. En moyenne, en 2018, les prix ont augmenté de 3,2 % en France, qu’il s’agisse de logements anciens ou neufs. Cette hausse des prix, loin d’être anodine, engendre des tensions sur le pouvoir d’achat des ménages. Pourtant, elle ne semble pas freiner le nombre de transactions qui vient encore d’atteindre un pic historique de 970 000 ventes annuelles en 2018.
Une production de crédits revue à la baisse
Au 31 décembre 2018, les taux des crédits à l’habitat ont atteint un nouveau plancher historiquement bas de 1,49 %. Les banques, quant à elles, déclarent avoir maintenu leurs critères d’octroi de crédits. Pourtant, si la production de prêts immobiliers reste très élevée, elle est en baisse de 26 % par rapport à l’année précédente. Notons néanmoins un léger rebond au deuxième semestre 2018 qui s’est également prolongé lors du premier trimestre 2019.
Des rachats de crédits externes en nette diminution
Cette baisse de production de crédits s’explique principalement par la chute des rachats de prêts externes, dont la part est passée de 23,6 % en 2017 contre 9,5 % en 2018. La production de crédits à l’habitat pour le financement de biens nouvellement achetés a, quant à elle, très légèrement fléchi en 2018, diminuant de 1,5 %. Sur ce dernier point l’année 2019 est plus dynamique, encouragée par le taux bas.
Une proportion très faible de prêts relais
Si le nombre de prêts relais a légèrement augmenté, pour passer de 2,9 % en 2017 à 4,2 % en 2018, ce niveau reste bien en dessous de celui de 2007 (11.5%).
Notons également que la part d’investissements locatifs a légèrement décliné en 2018, pour atteindre 15,7 % en décembre, tandis que la part de primo accédants est restée stable, à un niveau de 27,4 % sur la même période.
Les prêts à taux fixes et les prêts cautionnés largement majoritaires
Enfin, les prêts à taux fixe restent très largement majoritaires et représentent la part colossale de 98,5 % des productions de crédits à l’habitat en 2018. De même, la majorité des crédits immobiliers sont des prêts cautionnés, pour 60,1 % d’entre eux. Les cautions apportées par les banques représentent à ce jour la première source de garanties (33,6 %), suivi des garanties réelles (28.7%) et des cautions apportées par les organismes d’assurances (26.5%). Les crédits sans garantie, quant à eux, ne concernent que 3,1 % des cas.
Merci pour cette analyse très informative.