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Les impacts du LBO sur la gouvernance d’entreprise

Par 25 avril 2013Aucun commentaire4 minutes de lecture

Pour qu’une opération de LBO soit réussit d’un point de vue financier, la rentabilité de l’entreprise doit être supérieure au montant préalablement emprunté, c’est pourquoi les managers devront être performants. Ils pourront s’appuyer sur le fonds d’investissement qui sponsorise l’opération au travers de son activité de conseil et souvent via la présence d’un directeur de participations du fonds au conseil d’administration de la société qui lui prodiguera des conseils stratégiques. Si les managers peuvent s’appuyer sur l’expérience de gestion du fonds de Capital Investissement, ce dernier doit pouvoir s’adapter à la culture de l’entreprise et créer de la confiance avec les salariés et les managers sans faire de l’ingérence.

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En revanche, les objectifs de chaque acteur divergent au cours du temps puisque le fonds à une vision court-termiste car il investit avec un horizon de sortie sous 5 à 7 ans, par opposition à la vision long-termiste des dirigeants de l’entreprise.

Durant les premières années, le fonds garantie sa présence comme actionnaire à moyen terme et, comme la société, a pour vocation à participer à la création de valeur puisqu’il a vocation à sortir du capital 5 à 7 ans après avec une plus-value -via une introduction en bourse, un LBO secondaire, ou la vente à un autre fonds ou un industriel. Le raté d’une opération à effet de levier telle que le LBO résiderait alors dans l’absence de potentiel de croissance, de rentabilité de la société. C’est ici que le fonds de Capital Investissement trouve sa motivation et vends sa présence aux dirigeants de l’entreprise sous LBO.

D’autre part, les candidats à ce type d’opération doivent être motivés à l’idée de faire entrée un fonds d’investissement qui se basera sur la compétence et la motivation des managers pour entrer ou non dans le capital de la société. La vision doit donc être partagée : le management prouve sa motivation, doit faire preuve de transparence et s’appuyer sur les compétences du fonds ; inversement, le fonds ne doit pas s’immiscer plus qu’il ne le faut dans la gestion de l’entreprise, mais plutôt servir de conseil stratégique, notamment dans l’ingénierie financière,  et doit prouver aux managers qu’il est là pour un certain temps.

José Corpataux et Olivier Crevoisier mettent en avant la gouvernance d’une entreprise sous LBO : « la gouvernance est améliorée puisqu’on retrouve une amélioration directe entre les apporteurs de capitaux et les managers d’entreprise. ».

Les marchés jouent cependant un rôle important puisqu’ils interviennent « à différents moments du processus (…) Ils permettent d’emprunter des capitaux nécessaires au rachat de l’entreprise. Ensuite, ils servent à discipliner cette même entreprise puisque le poids de la dette et les remboursements attendus sont tels que la pression à réussir pour l’entreprise et son management est immense. Enfin, le marché fonctionne comme un débouché naturel pour sortir du giron du Private Equity ».

De ce fait, la gouvernance de l’entreprise subit une influence limitée et généralement positive de la part du fonds de Capital Investissement, mais celui-ci ne soit pas faire de l’objectif « rentabilité à tout prix » son principal fil directeur.

Source : article « Impacts du LBO sur la gouvernance d’entreprise » (Janvier 2012), Village Justice, P. Chamorand.

Source : « Gouvernance d’entreprise et mobilité du capital : quel ancrage territorial dans une économie financiarisée » (2011), J. Corpataux et O. Crevoisier, Géographie, économie, société, éditions Lavoissier, p.407.

Jimmy LM

J'interviens dans la rubrique "Etudes et Carrière" de CultureBanque. Etudes et expériences professionnelles en finance

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