Skip to main content

Bâle III : les principes fondamentaux

Par 12 août 20158 commentaires5 minutes de lecture
bale 3 bancaire

Fonds propres, effet de levier, risque de liquidité, sont autant de terme « nébuleux » évoqués dans la presse et journaux télévisés depuis la crise financière. Cependant combien de personne peuvent exactement les définir et évoquer leurs impacts sur les banques mais également sur l’économie ?

Plus d’information sur le crédit et la réglementation sur ce blog!

Les banques et les marchés financiers sont réglementés. Il y a d’abord eu la réforme Bâle I, ensuite est venue Bâle II et sa révision Bâle 2,5. Suite à la crise financière, les différentes parties prenantes de ces réglementations ont voulu mettre en place des mesures afin que des crises telles que cette dernière ne puissent plus se reproduire (ou en tout cas essayer que ce genre de crise ne puissent pas se reproduire). Pour ce faire, une nouvelle « version » de cette réforme a vu le jour sous le nom de Bâle III. Cette dernière, rentrée en vigueur en 2010 (pour une mise en place au 1er janvier 2019) est composée de plusieurs axes principaux.

Renforcer le niveau et la qualité des fonds propres

L’objectif de ce premier point est que les établissements bancaires soient mieux protégés en cas de pertes importantes. Pour ce faire, le comité de Bâle a mis en place deux points importants :

  • Exigence minimale de fonds propres réglementaires (Tier 1 et Tier 2) en regard des risques pondérés reste inchangée et égale à 8 %. (ratio de McDonough*). Le tier 1 étant le « noyau dur » des fonds propres (contient entre autre le capital social et les résultats mis en réserve) et le tier 2 étant le tier 1 + des fonds de garantie ou encore des provisions.
  • Augmentation du ratio de fonds propres durs, ratio Core Tier One, à 4,5% + un matelas de sécurité de 2,5% soit 7%.

Le ratio de solvabilité des banques doit donc être de 10,5% (8% + le coussin de 2,5% relatif au tier 1) et non de 8% comme l’exigeait Bâle II.

Ratio de McDonough : Fonds propres > 8% des [85% des risques de crédits + 5% des risques de marché + 10% des risques opérationnels]

Plafonner l’effet de levier

L’effet de levier est le rapport entre le total des actifs et les fonds propres de la banque (Voir le fonctionnement du bilan d’une banque). Pour la plupart des banques, ce rapport était important avant la crise. En effet, les actionnaires pouvaient avoir intérêt à ce que leur entreprise augmente son endettement afin d’investir dans des actifs rentables plutôt que d’augmenter leur capital. Cependant si la valeur des actifs diminue fortement comme cela a eu lieu durant la crise, les moins rentables sont cédés en masse sur les marchés et ainsi amplifient la spirale de pertes (Comprendre les cessions d’actifs des banques).

Pour éviter cela, ce ratio est fixé à 3%.

Mettre en place deux ratios de liquidité afin d’améliorer la gestion du risque de liquidité

Tout d’abord, qu’est-ce que le risque de liquidité ? C’est tout simplement le manque de liquidité afin de faire face aux créances ou encore le fait de ne pas pouvoir vendre un produit à un prix avantageux. Par exemple, les banques sont confrontées à ce risque lorsque leurs épargnants retirent davantage d’argent qu’il n’y a de dépôts.

Afin d’éviter ce genre d’exposition, le comité de Bâle a mis en place deux ratios :

  • Le LCR (Liquidity Coverage Ratio) permet aux banques de résister à une crise de liquidité importante durant un mois. L’objectif est que les réserves de liquidités soient supérieures aux sorties nettes de trésorerie sur un mois.
  • Le NSFR (Net Stable Funding Ratio) dont l’objectif est que le montant en financement stable soit supérieur au montant de financement stable exigé afin que l’établissement puisse exercer ses activités durant un an dans un contexte de tensions prolongées.

Les points évoqués ci-dessous sont bien entendu uniquement la « partie immergée de l’iceberg » et ne représentent que les grandes lignes de cette réforme. Nous pourrons approfondir ces différents points dans d’autres articles ou si vous le désirez, n’hésitez pas à vous rendre sur le site de l’ACPR : http://acpr.banque-france.fr/lacpr.html

Benjamin Beaudon

Consultant Finance chez Harwell Consulting

8 commentaires

  • Yonlonfoun Victor dit :

    quel sera l’impact pour le financement de l’économie?

  • Mpiana dit :

    Tout ceci reste bien en théorie, ce que nous voulons, c’est de voir comment ces mesures peuvent influencer l’offre de crédit dans une économie.

  • Rwadoma dit :

    A vouloir trop maîtriser les risques, on risque d’étouffer l’activité de financement et empêcher les banques de saisir des opportunités intéressantes.

    • David Audran dit :

      Merci pour ton commentaire en effet trop de réglementation peut avoir des effets négatifs sur l’activité des banques, nous parlerons des discussions autour de Bâle IV prochainement sur ce blog

      • bourayne dit :

        12% seulement des actifs bancaires de la zone euro correspondent au financement d’activités productives (source: Laurence Scialom, la fascination de l’ogre). Il me semble qu’on est loin d’une situation où les banques serait empêchées de répondre à leur fonction sociale.

  • Didelon dit :

    Intéressant

  • Marieme Ndiaye dit :

    Y existe t’il des mesures Bale 3 liées au service digitaux financiers?

  • Leremi13 dit :

    Si l’on se réfère au rapport de la banque des règlements internationaux le rapport est :
    Ratio de levier = Fonds propres / (Actifs pondérés à l’exposition au risque (RWA)). Ce ratio doit être SUPERIEUR à 3% et non pas fixé, puisque le but ici c’est que les fonds propres représentent au MINIMUM 3% du RWA. Le contraire de ce que vous dites

Commenter