Le surendettement concerne à ce jour plus de 4 millions de personnes en France. Cette difficulté financière se caractérise par une incapacité à faire face à l’ensemble de ses charges, et une impossibilité de rembourser ses dettes. Le surendettement est à distinguer d’un manque de trésorerie provisoire, et désigne une situation durable et persistante, qui tend même à s’aggraver avec le temps. Véritable angoisse pour les individus en situation précaire, le surendettement tend à grandement diminuer et affiche une baisse pour la sixième année consécutive.
La baisse du surendettement en France
Avec 91 899 nouvelles situations de surendettement en France et 162 936 dossiers déposés en 2018, la situation continue de s’améliorer. Si ces chiffres restent impressionnants, ils sont en baisse de 29 % par rapport à 2014, et 10 % par rapport à 2018. Qui plus est, cette diminution du surendettement est également visible sur le montant de la dette totale contractée par les ménages. En 2018, l’endettement global en France et de 6,6 milliards d’euros, soit une baisse de 8,8 % par rapport à l’année précédente, ou une diminution de 20 % par rapport à 2014. La Banque de France affirme qu’il « s’agit du volume le plus faible depuis 1998 ».
Lire cette enquête de la Banque de France.
Qui sont les individus les plus vulnérables ?
En toute logique, le surendettement se concentre majoritairement sur les personnes en situation de fragilité ou de précarité. M. Tourte, directeur des particuliers à la Banque de France, indique que plus de la moitié des personnes surendettées sur l’Hexagone vivent en dessous du seuil de pauvreté ». En outre, 68 % des personnes surendettées n’ont pas de conjoint et 21,6 % d’entre elles sont des familles monoparentales. Conséquence directe de ce constat : les femmes sont davantage touchées par le surendettement, tout simplement parce qu’elles sont le plus souvent à la tête d’une famille monoparentale, et qu’elle perçoive dans le même temps un revenu médian inférieur de 23 % à celui des hommes.
Quelles sont les dettes responsables du surendettement ?
À ce jour, plus d’une situation de surendettement sur cinq ne comporte aucune dette à la consommation, contre 1 sur 10 en 2011. La dette immobilière, quant à elle, est présente dans 14,5 % des cas. En revanche, les arriérés de charges courantes sont présents dans 81 % des situations de surendettement, constituant 12,4 % d’arriérés en moyenne.
Une amélioration du surendettement à prendre avec des pincettes
Notons tout de même que les chiffres du surendettement sont à nuancer. En effet, les micro-entrepreneurs sont exclus de la procédure du surendettement classique, car ils sont considérés comme des professionnels. Or, de plus en plus de personnes en fragilité financière se lancent dans une activité d’auto-entreprise pour tenter de se dégager des revenus supplémentaires. Tous ces individus ne sont donc pas pris en compte dans les données précédemment citées, bien qu’étant en difficulté financière.
Pour maintenir cette baisse du surendettement en France, de nombreuses mesures préventives et correctives ont été mises en place. Les banques sont de plus en plus vigilantes faces aux demandes de crédits. Elles tâchent également d’accompagner les clients dès les premiers signes de difficulté financière, pour les aider à rétablir une situation plus stable.