Skip to main content

FIP et FCPI : économie réelle et optimisation fiscale

Par 25 novembre 2013Aucun commentaire5 minutes de lecture

En tirant leçon des précédentes crises, nous avons admis que les petites et moyennes entreprises (PME) sont le moteur de l’économie.

Bien que les pouvoirs publiques en aient pris conscience, il est difficile pour l’Etat d’accompagner ce tissus d’entreprise vers la croissance. Même avec la création d’une banque publique d’investissement (BPI), il est complexe pour les entreprises de financer leur développement. « Une banque est une banque » et le risque ne se finance pas aussi simplement.

La crise financière a rendu plus difficile l’accès à la dette car ces établissements bancaires sont contraints réglementairement dans le financement de PME (Bâle 3,  Solvency 2, …) et ne peuvent pas toujours répondre présents…

Le FIP et FCPI

L’Etat tend sa main invisible et oriente l’épargne publique vers l’économie réelle, en incitant les contribuables à investir dans des enveloppes fiscales dédiées avec une économie d’impôts à la clé.

Les FIP (fonds d’investissement de proximité) et FCPI (fonds commun de placement dans l’innovation) sont 2 véhicules d’investissement cumulables permettant de participer au développement d’entreprises françaises ou européennes. C’est donc l’épargne privée qui vient au chevet des entreprises en besoin de capitaux, mais ne nous trompons pas, l’investisseur y trouve son intérêt.

Une niche fiscale attrayante

Avec une réduction d’impôts de 18% (maximum 2 160 € ou 4 320 € pour un couple marié ou pacsé) l’épargnant qui investit dans un FIP ou un  FCPI profite également d’une exonération d’impôt sur les plus-values (hors prélèvements sociaux).

Le FIP et le FCPI offrent la possibilité d’investir sur des petits montants (entre 1 000 et 12 000 euros – ou 24 000 pour un couple marié/pacsé) et peut donc convenir à tous les patrimoines soucieux de leur imposition.

En contrepartie, l’investissement sera bloqué pendant une durée d’au moins 5 ans (7 à 8 ans en général) et sera soumis à un risque de perte en capital.
En effet, soutenir les TPE-PME, c’est prendre le risque de perdre son capital (faillite d’une ou des entreprises du fonds) mais c’est aussi l’espoir de profiter d’un succès financier historique cumulé à un avantage fiscal (réduction IR)  à l’entrée et à la sortie (exonération de PV).

La gestion : entre casseroles et succès

Comme souvent en Finance, la sélection du gérant du FIP ou FCPI fait la différence. Financer des entreprises innovantes (FCPI) ou des entreprises locales (FIP) nécessite une expertise qu’un épargnant moyen n’aura jamais (ou rarement).
Il faut donc s’en remettre à gérant spécialisé dans le Private Equity dont le rôle sera de sélectionner les entreprises de demain. C’est là que les choses se compliquent.

Sans dévoiler leurs recettes, les gérants interviennent sur des sociétés cotées ou non, en capital amorçage, capital développement, capital transmission, sur des sociétés contraintes géographiquement (FIP) ou sectoriellement (FCPI), tout en utilisant des actions, des obligations ou des actions-convertibles. Bref, de quoi perdre l’investisseur.

C’est donc au conseiller en investissements financiers (CIF) de prendre en compte les besoins et le profil investisseur de chaque client pour le diriger vers les solutions de gestions les plus adaptées.

Une fois la sélection des entreprises du fonds réalisée par le gérant, si le choix de ces dernières ne se révèle pas pertinent,  le FIP ou le FCPI peut rapidement voir sa valeur liquidative se déprécier et notamment créer une spectaculaire courbe en J.

En effet, à cause des nombreux frais prélevés aux clients la 1ère année, et si la performance des entreprises du fonds n’est pas au rendez-vous, la valeur  du fonds peut dégringoler jusqu’à 20% voire  40% pour les FIP/FCPI les plus risqués. Il sera compliqué pour le client de retrouver son capital initial. Au prétexte de l’argument fiscal, l’épargnant aura dégradé une partie de son patrimoine…

A l’inverse, une très bonne sélection de TPE-PME offrira aux gérants la possibilité de servir de belles plus-values (exonérées d’impôts) aux épargnants investisseurs. L’une des plus belles « success story » de la décennie restera l’entrée au Nasdaq de l’entreprise CRITEO qui dopera la performance des quelques heureux investisseurs  (une performance nette fiscale de l’ordre de 40 à 60 % est à prévoir sur quelques FCPI). Les exemples de succès sont nombreux, notamment sur les FCPI.

 

En résumé, les FIP et FCPI sont 2 enveloppes fiscales offrant une réduction fiscale à l’entrée et une exonération des plus-values à la sortie pour un investisseur souhaitant confier une petite partie de son patrimoine  aux entreprises de taille moyenne en besoin de capitaux.

L’épargnant devra surtout être précis avec son conseiller patrimonial (ou CIF) sur les objectifs recherchés lors de cet investissement. Seul le conseiller pourra sur une base indépendante aligner les intérêts de l’investisseur avec ceux du gérant en Private Equity.

Florian REY

Expérience dans la création de réseaux patrimoniaux et la distribution de solutions financières. ”Culture Banker” since 2012.

Commenter