Comment financer des produits innovants et des créations en devenir ?
Ne manquez pas la deuxième partie consacrée à la finance participative :
- Financer des créations, pas à n’importe quel prix (Partie 2) !
Parmi les différents types de plateformes de financement participatif, le modèle le plus répandu actuellement consiste simplement à investir dans une création artistique, un produit ou un service avant que celui-ci n’ait été produit. C’est le modèle de financement participatif par contrepartie (« reward-based » en anglais).
Les plateformes de financement participatif qui opèrent actuellement selon ce mécanisme connaissent un succès quasi fulgurant (par exemple, Kickstarter aux Etats-Unis ou bien Kiss Kiss Bank Bank, en France).
Sur quoi s’appuient leur réussite, Pourquoi participer à ces plateformes ? Favorisent-elles vraiment la création ou l’innovation.
Les fondamentaux
- Les internautes participent ou contribuent (par exemple au financement d’un film) pour un montant égal ou supérieur à une contrepartie choisie. Le porteur de projet conserve l’intégralité des droits. Les récompenses, peuvent être symbolique, concrètes ou numériques.
- Les collectes durent un temps limité pendant lequel les participations se cumulent dans le but d’atteindre ou de dépasser l’objectif minimal déterminé par l’auteur ou le producteur du projet.
- Tant que l’objectif n’est pas atteint les contributions des participants sont enregistrées et mises en attente, sans débit bancaire réel. Les plateformes récupèrent une commission sur le montant total collecté (5 à 8 %) le plus souvent.
Quels sont les avantages pour les porteurs de projet ?
Il est facile de comprendre l’intérêt qu’ont les porteurs de projet à présenter leurs projets sur ce type de plateforme. Il réalise non seulement leur œuvre ou leur projet, qui sont souvent des idées qu’ils portent depuis très longtemps, tout en conservant l’intégralité des droits d’auteur et d’exploitation.
[quote align= »center »]Quels sont les avantages pour les contributeurs ? Quel type de relation existe entre les internautes et les porteurs de projets ?[/quote]
Quelles peuvent être donc ces contreparties ?
Ils suffisent de visiter les descriptions des projets, pour voir que cela peut être très varié. Elles sont définies par le porteur du projet au moment de la présentation de son projet et varient selon le montant de la contribution. Evidemment, plus la contribution est importante, plus la contribution est intéressante. Pour les plus petits montants, elles sont souvent numériques et peu couteuses, pour pouvoir s’accorder une marge conséquente évidemment.
Une rétribution en nature, souvent ludique et fun
La satisfaction personnelle d’avoir contribué et participé à la réalisation d’un projet joue un grand rôle, mais ne peut être suffisante pour faire de ce modèle innovant. Pouvoir en retour bénéficier d’un retour concret et tangible est aussi très important, pour que la relation puisse s’inscrire véritablement dans cette stratégie « gagnant-gagnant ».
[quote align= »center »]Dans certains cas, la coproduction avec un retour financier est possible, mais sans en être assuré[/quote]
Mymajorcompany : un des premiers labels de financement participatif en France
Dans un autre genre, MyMajorCompany s’inscrirait, elle, dans une logique de production plus classique, mettant en avant le nombre de hits fédérateurs qu’elle peut générer et faisant financer le risque par les internautes.
Les internautes forment, en mutualisant leurs participations (à hauteur de quelques dizaines d’euros le plus souvent), des groupes d’investisseurs qui vont avoir un rôle déterminant dans la sortie du disque : sans leur argent, pas de production. Evidemment, leur rôle dans la production artistique est limité. Mais l’important n’est pas là, les sites de financement participatif donnent pour la première fois un rôle aux passionnés, aux amateurs. En investissant, ils sont intéressés sur la réussite du projet, ils s’impliquent et souhaitent donc voir le projet réussir. Ils peuvent suivre l’évolution du projet et évidemment participer à la promotion du disque ou du film. L’intérêt pour Mymajorcompany est autant financier qu’en termes de communication et de publicité. Ils s’appuient sur ce petit groupe motivé pour partager autour d’eux, pour créer des communautés de fans. Le sentiment d’appropriation des internautes – né de l’investissement – permet une campagne virale efficace.
Le succès de Grégoire…
Évidemment, au début, Mymajorcompany faisait rêver tout le monde, les perspectives pouvaient être énormes pour les internautes, d’autant que le premier artiste lancé, Grégoire, a connu un succès tonitruant. Mais tous ne sont pas capables, comme Grégoire, de toucher un large public. Lorsque l’objectif est de faire des profits en vendant des disques, on se rend vite compte que permettre à des particuliers de financer leurs artistes préférés n’empêche pas le formatage et ne favorise pas la prise de risque.
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