Les banques françaises poursuivent une stratégie de conquête avec moins de contact humain, et le covid accélère cette transformation « digitale ». Bien que les opérations bancaires soient sécurisées grâce à plusieurs systèmes de protections, la « digitalisation » fait exploser le nombre de fraudes ! Nous avons interrogé le cabinet d’avocat spécialisé en droit bancaire Ziegler & Associés pour nous éclairer sur les fraudes les plus courantes et ainsi mieux s’en prémunir. Malheureusement les victimes de ces fraudes sont souvent des personnes fragiles ou peu informées. Les fraudeurs ont bien identifié les failles du système, ainsi les clients doivent être encore plus prudents !
Il convient de prévenir sa banque en cas de tentative ou de doute. Le client étant responsable de l’utilisation de son compte bancaire il est parfois compliqué d’obtenir un dédommagement. Les responsabilités de la banque et du client doivent être clairement distinguées dans le cadre d’un litige.
Top 5 des fraudes bancaires
Il s’agit de vous expliquer la méthodologie de chaque fraude pour mieux les identifier et éviter de vous faire avoir. Ces fraudes peuvent entraîner les clients dans de grandes difficultés financières. Maître Ziegler nous explique qu’il faut agir rapidement. Les exemples ci-dessous sont inspirés de faits réels.
Arnaque au lycéen
Le fraudeur se positionne à la sortie du lycée pour cibler un jeune pouvant ouvrir son premier compte bancaire. Parfois le jeune n’est même pas encore majeur, mais à l’aide de documents falsifiés et de fausses boites postales le fraudeur convainc le jeune à ouvrir un compte en ligne. Ensuite, l’escroc utilise le compte lui-même pour souscrire un crédit à la consommation puis il vire l’argent à l’étranger. Le jeune arnaqué se retrouve avec un compte bancaire et un crédit frauduleux, son innocence sera difficile à prouver.
Conseil : L’ouverture de compte pour un mineur n’est possible qu’avec l’autorisation de son représentant légal.
La mule sur internet
Le fraudeur va cibler une jeune fille qui n’a pas de mauvaise intention, au contraire ! Il va demander à cette jeune fille de lui rendre un service : prétextant une séparation il lui demande de déposer un chèque sur son compte et de lui rendre la somme en espèce. Pour appâter la jeune fille le fraudeur va même lui proposer de garder quelques centaines d’euros en échange de ce service. Ensuite le fraudeur disparait sans laisser de trace et la jeune fille se retrouve victime puisque le chèque déposé était en réalité falsifié. Lorsque le chèque est rejeté quelques jours plus tard la jeune fille se retrouve débitrice.
Conseil : Un chèque déposé sur le compte peut être rejeté pour manque de provision ou falsification
Le faux banquier
Le fraudeur (ou pirate informatique) obtient des informations personnelles sur un client et l’appelle en se faisant passer pour un banquier. Il demande au client de partager son écran pour des vérifications de sécurité et obtient les identifiants du compte. Une fois que le pirate peut se connecter au compte à distance, il ajoute un RIB externe. Dans cette procédure, la banque envoie un SMS de confirmation au client. Le fraudeur demande au client de lui communiquer de code de sécurité reçu par SMS, à partir de ce moment le fraudeur peut vider le compte !
Conseil : Ne jamais communiquer ses identifiants ou SMS de confirmation, même au banquier.
La fraude aux influenceurs
Cette fraude ressemble à l’arnaque au lycéen, sauf que le fraudeur va utiliser les réseaux sociaux. Généralement le fraudeur va vous proposer d’ouvrir un compte sur N26, Revolut ou Lydia. Ces établissements sont populaires auprès des jeunes et le process d’ouverture de compte est simplifié. En échange le jeune peut même recevoir une première somme d’argent pour le mettre en confiance. Lorsque le jeune a ouvert le compte en ligne, le fraudeur en prend le contrôle et réalise des opérations à la place du client (virements, crédit…).
Conseil : Ne pas communiquer ses coordonnées bancaires à un inconnu.
La fausse publicité
Toujours sur les réseaux sociaux, le fraudeur va réaliser une bannière publicitaire assez réaliste pour inciter à investir dans des produits à forts rendement (soi-disant). Par exemple : le vin, les médicaments, la location immobilière, les parkings ou les cryptomonnaies. Il s’agit en réalité d’un piège informatique, car lorsque la victime va penser investir, en réalité l’argent ira directement sur le compte du fraudeur.
Conseil : Il existe une liste de sites frauduleux sur le site de l’AMF https://www.amf-france.org/fr/espace-epargnants/proteger-son-epargne/listes-noires-et-mises-en-garde
Comment réagir face à une fraude bancaire ?
Protégez vos données personnelles : ne remplissez pas de formulaires en ligne, les escrocs savent créer des sites internet fictifs qui ressemblent à celui d’une banque.
Coordonnées bancaires : ne jamais partager ses identifiants et choisir un mot de passe complexe.
Ne pas faire confiance : l’arnaqueur va utiliser les sentiments pour vous convaincre et peut même vous verser une première somme d’argent pour vous rassurer.
Porter plainte : en cas d’arnaque il faut rassembler un maximum de preuves pour retrouver les coupable et prouver votre innocence. Contactez la Police ou la Gendarmerie, prenez les conseils d’un avocat.