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Les banques françaises plus exigentes pour financer les entreprises

Par 25 octobre 2012Aucun commentaire4 minutes de lecture

Plus d’exigences pour accéder au crédit

Les PME ont des capitaux propres généralement faibles, ainsi les spécialistes du haut de bilan sont de plus en plus sollicités. Dans ce contexte, les financements Mezzanine reviennent à la mode et permettent d’injecter des quasi-fonds propres et ainsi augmenter la notation de ces entreprises. En effet, le faible rating des PME (à cause du manque de fonds propres) oblige les banques françaises à allouer plus de fonds propres en contrepartie du risque pris;

Selon la Société Générale (dans une étude pour Les Echos), les financements à maturité longue seront plus difficiles à obtenir et la tarification des commissions d’engagement des crédits confirmés sera revue à la hausse. Les banques vont alors
privilégier les clients qui ont de l’épargne pour assurer un rapport engagement sur épargne maitrisée.

Une raréfaction et un renchérissement du crédit sont anticipés par les directeurs financiers des grandes entreprises à en croire l’étude de Bfinance de Mars 2012 sur la relation bancaire. 53% des directions financières pensent que les banques vont être plus frileuses dans leurs accords de crédit et ce sont plus de 9 entreprises sur 10 qui souhaitent diversifier leur source de financement.

Cette tendance est confirmée par Richard Cordero, Délégué général de l’Association Françaises des Trésoriers d’Entreprises. Alors que la situation était jugée stable début 2011, 50% des entreprises ont rapporté une recherche difficile de financement comme dans les années 2008. Les banques cherchent à financer davantage de bonnes signatures au détriment des entreprises moins bien notées.

Dans le cas contraire les mesures d’octroi se durcissent notamment sur la marge, les frais, les covenants et les garanties.

Les Covenants

Lorsque les banques accordent un crédit, notamment dans une conjoncture incertaine, elles rajoutent des covenants au contrat de prêt. Les covenants sont des clauses qui obligent les entreprises à respecter des ratios financiers en terme de solvabilité ou de rentabilité. Il est parfois aussi demandé à une entreprise de tenir le banquier informé des changements actionnariaux, managériaux ou juridiques.

Avec la crise, les covenants sont de plus en plus stricts pour permettre à la banque de garder un niveau de risque constant pendant la durée du prêt en contrôlant les écarts des dirigeants. En plus de leur rôle préventif, les covenants comportent un aspect légal qui permet à la banque d’exiger le remboursement immédiat du prêt en cas de non respect des ratios contractuels. Un moyen de pression qui peut pousser les entrepreneurs à se détourner du crédit bancaire.

Exemples de covenants :

  • Dette financière nette / Fonds propres
  • Dette financière nette / EBE (Excédent brut d’exploitation)

Avec la dette financière nette qui représente les encours à long moyen et court termes
diminués des disponibilités.

Les Garanties

Alors que les établissements financiers sont de plus en plus exigeants en terme de gestion des risques, il est demandé aux entreprises de concéder des garanties à la banque pour obtenir ou consolider des financements. A la manière des covenants, les garanties permettent au banquier de se rassurer sur le remboursement futur du financement accordé.

Pour les petites entreprises qui ont généralement peu de fonds propres, la banque peu exiger des garanties personnelles. Cela permet à la banque de puiser dans le patrimoine personnel du dirigeant si le patrimoine professionnel ne suffit plus pour
rembourser la dette.

Exemples de garanties personnelles :

  • Le cautionnement
  • La garantie autonome
  • La lettre d’intention
  • L’aval

Le banquier demande également des garanties réelles pour « s’assurer » le remboursement de la dette en cas de défaillance de l’entreprise.

Exemple de garanties réelles :

  • Le gage
  • Le nantissement
  • L’hypothèque
David Audran

Responsable du blog CultureBanque. Expérience professionnelle en banque de détail, finance d'entreprise et analyse financière.

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