Avec une première apparition en 2009 lors du lancement de BankSimple (devenue Simple), les néobanques se veulent innovantes, simples d’utilisation et moins chères que les banques en ligne. Ce marché est estimé à près de 1,5 million de comptes actifs en France, selon une récente étude publiée par le cabinet KPMG. Le catalogue de produits et services de ces Fintechs se focalise pour le moment sur les besoins au quotidien. Qu’est-ce qu’une néobanque ? Quel est son mode de fonctionnement ? Explications.
La néobanque, une banque nouvelle génération
La néobanque est une banque mobile, souvent totalement digitale qui propose une expérience utilisateur fluide et des produits gratuits ou quasi-gratuits. Toutes les opérations proposées sont dématérialisées et peuvent être effectuées depuis un smartphone.
Au sens de la réglementation, les néobanques disposent au choix, mais surtout selon leurs moyens, d’une licence d’établissement de crédit, d’un agrément d’établissement de paiement, ou d’un agrément d’établissement de monnaie électronique. Leur développement s’appuie sur la mobilité des utilisateurs dans l’attente de solutions toujours plus innovantes et le déploiement d’outils technologiques. Les offres proposées par ces nouveaux acteurs sont accessibles et destinées à simplifier le quotidien des clients grâce à une application mobile comportant des fonctionnalités avancées pour mieux gérer son budget et ses dépenses.
Plus concrètement, les néobanques proposent des offres incluant : un compte bancaire sans condition de revenus ni domiciliation, une carte bancaire MasterCard ou Visa, une application mobile permettant de gérer ses comptes en temps réel.
À qui s’adressent les néobanques ?
D’abord destinées aux particuliers, les néobanques s’invitent depuis peu dans le monde professionnel.
Les particuliers ont été les premiers à profiter des avantages offerts par les néobanques et notamment leur accessibilité. Parmi celles qui proposent des offres dédiées aux particuliers on trouve Revolut, Anytime, Compte C-Zam, N26 ou bien Orange Bank.
Certaines s’adressent également aux entreprises comme Anytime, N26, Qonto, Manager.one ou encore Monaize. Il faut dire que ce segment est moins bien desservi par les établissements bancaires traditionnels et les banques en ligne sur le plan du numérique. Concrètement, la néobanque pour les professionnels répond aux besoins les plus basiques allant de la gestion du compte aux offres de crédits, mais elle propose également des outils facilitant leurs activités comme la possibilité d’effectuer le dépôt de son capital social en ligne, la mise à disposition d’un logiciel comptable intégré sur l’application ou encore un tableau de bord permettant de gérer l’ensemble des services de la société.
Néobanques et banques en ligne : quelles différences ?
Si les néobanques et banques en ligne proposent toutes deux des offres bancaires numériques, celles-ci diffèrent sur certains points.
Ces deux structures se différencient d’abord de par leur statut. En effet, les banques en ligne disposent d’une licence bancaire française ou européenne qui leur permet d’offrir à leurs clients des garanties similaires à celles des enseignes traditionnelles. Il faut d’ailleurs noter que les banques en ligne sont souvent rattachées à un établissement traditionnel. Par exemple, Boursorama Banque est une filiale de la Société Générale, Monabanq du CIC et BforBank du Crédit Agricole. Quant aux néobanques, ce sont avant tout des établissements de paiement. Elles font partie des Fintechs, des startups innovantes qui utilisent la technologie pour repenser les services bancaires et financiers.
Cette différence de statut entraîne logiquement une disparité entre les services proposés par ces acteurs. Les banques en ligne proposent des services quasi-similaires à ceux des banques traditionnelles et notamment des offres de crédit et d’assurance, des supports d’investissement et d’épargne. Les services offerts par les néobanques sont plus restreints puisque la plupart se limitent au compte courant. Toutefois, ces dernières proposent des fonctionnalités avancées comme le paiement par SMS ou par email, la constitution de cagnottes ou de pot commun en quelques clics ou encore des outils de gestion de notes de frais. L’immédiateté est particulièrement valorisée, l’ouverture de compte ne prenant que quelques minutes. De leur côté, les banques 100 % en ligne se cantonnent aux fonctionnalités classiques. Elles multiplient les efforts pour améliorer leur application mobile et tenter de rattraper leur retard. Une étude menée par le cabinet D-Rating fait effectivement ressortir que les néobanques sont plus performantes sur le digital. Elles dominent les indicateurs d’expérience client mais aussi ceux liés à la transformation digitale.
Les tarifs constituent un autre point de divergence entre les néobanques et les acteurs en ligne. Sur ce plan, les banques en ligne restent plus avantageuses grâce à leurs coûts structurels moindres. Elles proposent par ailleurs des offres de bienvenue alléchantes et des livrets d’épargne à taux boostés. Les néobanques appliquent des frais de tenue de compte et facturent parfois le retrait d’espèces en devise étrangère ou les virements réalisés hors zone SEPA.
Avantages et inconvénients des néobanques
Ouvrir un compte dans une néobanque permet de bénéficier de plusieurs avantages. L’utilisateur peut d’abord profiter de fonctionnalités innovantes sur l’application mobile. Il peut par exemple consulter son compte en temps réel, utiliser un outil de catégorisation des dépenses, ouvrir plusieurs comptes dans des devises différentes ou bien réaliser des virements sans IBAN. Autre avantage : la gratuité de la carte bancaire. Enfin, l’ouverture de compte est simplifiée et n’est soumise à aucune condition de revenus.
Parmi les inconvénients des néobanques, on peut citer l’absence de découvert autorisé, l’impossibilité d’encaisser des chèques et espèces, un service client parfois réduit à un chatbot.
Comment ouvrir un compte dans une néobanque ?
Ouvrir un compte dans une néobanque est relativement simple. Il suffit à l’utilisateur de se munir de son smartphone ou de son ordinateur et de fournir les pièces justificatives requises. Les néobanques réclament peu de documents. Une pièce d’identité et une photo peuvent suffire. Une fois l’inscription terminée, le compte est ouvert instantanément. Le client reçoit sa carte bancaire quelques jours plus tard.
Les néobanques exigent davantage de documents pour l’ouverture d’un compte professionnel. Une photocopie de la pièce d’identité du demandeur, un justificatif de domicile de moins de trois mois, le Kbis de la société, les statuts de la société, un justificatif de domicile du siège social de l’entreprise ainsi qu’un extrait de parution au journal d’annonces légales sont généralement demandés.
Ainsi, les néobanques se démarquent par leur processus simple d’entrée en relation. Leur succès repose en grande partie sur l’expérience client. Comme les GAFA, les néobanques misent sur l’innovation pour lancer de nouvelles offres et conquérir des parts de marché. Toutefois et comme l’indique le cabinet KMPG dans son étude, ces acteurs doivent encore se construire un capital confiance et une notoriété. Effectivement, de nombreux Français se montrent réticents à l’idée d’ouvrir un compte dans une néobanque.