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Remarques sur le projet d’union bancaire européenne

Par 13 septembre 2012Aucun commentaire3 minutes de lecture

Petite déception quant aux mesures présentées par la Commission Européenne concernant une union bancaire. En effet, ce projet visait en fait à rompre le lien entre banques et Etats, et à empêcher la fuite des dépôts bancaires dans les pays en difficulté. Or il semble que ce qui a été présenté hier ne résoudrait rien, et pourrait freiner, voire arrêter la baisse des spreads sur la dette souveraine.

Au final, cela ne constitue pas un gage de progrès suffisants pour réduire davantage les spreads sur les dettes  souveraines. Il est donc primordial de pousser la réflexion plus loin concernant la mutualisation des ressources.

Pour rappel, trois étapes sont prévues dans le projet de la Commission Européenne :

  • l’octroi des pouvoirs de surveillance à la BCE  (Banque Centrale Européenne) et ce à partir de janvier 2013, et les autorités de supervision nationales  assureront la supervision courante des banques ainsi que l’élaboration et la mise  en œuvre des décisions de la BCE.
  • L’établissement d’un fonds pour fermer les banques qui ont faillis ;
  • la mise en place d’un mécanisme pour protéger les dépôts des citoyens dans toute la zone euro. Ce mécanisme devrait, en cas de crise, d’abord recourir aux ressources  nationales avant de faire appel au fonds des autres pays de la zone Euro.

Concrètement (à partir de 2018), les banques en difficulté devront d’abord faire appel aux  actionnaires et aux créanciers, puis et si nécessaire au fonds national de résolution,  financé par les banques du pays, et enfin aux  fonds européens type FESF/MES.  Le lien entre banques et Etats et loin d’être rompu …

Lexique : FESF (Fonds européen de stabilité financière) et MES (Mécanisme européen de stabilité)

Enfin, ce projet devrait faire face à trois difficultés majeures :

  • Plusieurs États craignent la perte de souveraineté de la supervision du secteur bancaire
  • L’Allemagne, qui  veut déjà réduire le champ d’action de la BCE
  • Sans oublier le Royaume-Uni, qui n’est pas dans l’euro, et qui craint que la supervision unique fasse tache d’huile dans le reste de l’Union européenne, et mette à mal la liberté d’action de la City (Londres, la plus grande place financière)

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Hicham

Spécialiste de l'analyse financière et de la valorisation boursière.

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