
L’essor de l’intelligence artificielle générative (IAG) bouleverse en profondeur les métiers bancaires. Une étude menée par l’Observatoire des métiers de la banque et le Groupe BPCE, en collaboration avec Roland Berger et Diot-Siaci, éclaire les transformations à l’œuvre et propose des pistes pour accompagner ces évolutions.
Qu’est-ce que l’intelligence artificielle générative (IAG) ?
L’intelligence artificielle générative désigne des technologies capables de créer du contenu original (textes, images, sons) à partir de grandes quantités de données existantes. Ces outils, basés sur des modèles comme les GPT (Generative Pre-trained Transformers), trouvent des applications dans l’automatisation de tâches, la personnalisation des services et l’aide à la décision.
Des métiers bancaires en pleine mutation
L’étude montre que l’IAG ne remplace pas les métiers bancaires, mais modifie leur contenu en profondeur. Plusieurs usages émergent :
- Optimisation des processus : automatisation des tâches répétitives et génération automatique de documents.
- Personnalisation accrue des services aux clients grâce aux solutions d’IA conversationnelle.
- Montée en compétences des collaborateurs sur la supervision de l’IA, la gestion des biais algorithmiques et la gouvernance des données.
- Nouvelles responsabilités managériales : accompagner le changement, développer la communication et la pédagogie au sein des équipes.
- Les familles de métiers impactées sont nombreuses : relation client, juridique, marketing, comptabilité, contrôle, ressources humaines, management, ainsi que les métiers technologiques liés à l’IA.
Une perception globalement positive
Les collaborateurs interrogés témoignent d’une curiosité forte et d’une perception majoritairement positive de l’intelligence artificielle générative. Loin de susciter des craintes massives, cette innovation est perçue comme un moyen d’alléger les tâches administratives et d’améliorer les conditions de travail.
Des initiatives concrètes dans les banques
Plusieurs établissements bancaires ont déjà intégré l’IA générative à leurs pratiques :
- BNP Paribas utilise un assistant d’IA pour rédiger des notes de marché et automatiser les réponses aux e-mails.
- Société Générale s’appuie sur l’IAG pour personnaliser les recommandations d’investissement en temps réel.
- Crédit Agricole s’appuie sur son DataLab et son IA Factory pour expérimenté l’IA dans la banque.
- Groupe BPCE met à disposition de ses 40000 collaborateur MAiA, le portail interne d’IA génératives.
- Crédit Mutuel Alliance Fédérale prévoit de déployer progressivement 35 cas d’usages de l’IA en interne.
(Sources : Communiqués des banques)
Former, accompagner, anticiper
L’étude insiste sur la nécessité d’un accompagnement renforcé pour intégrer l’IAG. Cela passe par des formations adaptées à tous les métiers, le renforcement de la culture IA auprès des collaborateurs, et la garantie d’une supervision humaine des modèles IA pour assurer qualité et éthique. Il est aussi essentiel de clarifier l’évolution des métiers pour apaiser les équipes et donner du sens aux changements. Enfin, l’IA doit rester au service de l’humain, afin de préserver la qualité de vie au travail.
Un secteur prêt pour une nouvelle transformation technologique
Le secteur bancaire a su, à chaque révolution technologique, s’adapter avec pragmatisme et ambition. L’intelligence artificielle générative représente une nouvelle opportunité de transformation positive. Elle impose une approche collective, fondée sur le dialogue social, la formation continue et l’expérimentation progressive.
L’avenir de la banque sera à la fois plus digital et plus humain.