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Quelle rentabilité pour les banques dans un contexte économique ralenti ?

Par 10 août 2019Aucun commentaire4 minutes de lecture
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Comme chaque année, l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) a enregistré et analysé les résultats des plus grandes banques françaises et européennes. Dans un contexte économique européen qui tourne au ralenti, son rapport de l’année 2018 met en exergue une certaine compétitivité des banques françaises et une rentabilité en légère hausse. Cette analyse a été menée auprès des six grands groupes bancaires français, qui affichent une augmentation modérée de leur produit net bancaire (PNB) de 0,9 % entre 2017 et 2018. Voyons donc plus en détail ce qu’il en est de ce résultat…

Un PNB en progression mais des résultats sous-jacents moins homogènes 

Si le Produit Net Bancaire français a progressé de 0,9 % en moyenne par rapport à 2017, tous les éléments de ce bilan ne vont pas forcément dans le même sens. Tout d’abord, la marge nette d’intérêts réalisée par les banques s’est repliée à 0,93 % du bilan moyen, voyant sa part de PNB reculer de 2,4 points, pour atteindre 46,7 %. Les revenus nets de commissions, quant à eux, ont augmenté de 1,8 %. Enfin, les autres revenus nets ont connu une importante progression, de 10,1 %.

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Les frais de gestion des banques françaises poursuivent leur hausse

Malgré une progression du PNB français, les hausses des frais de gestion des banques ont continué d’augmenter, une hausse initiée en 2015. En un an, ils ont pris 2,1 %, dégradant ainsi le coefficient d’exploitation moyen de 1,2 point, pour atteindre 70,2 %. De manière générale, le coefficient d’exploitation des grands groupes français est nettement supérieur à la médiane de celui des grandes banques européennes, de 64,2% en 2018. 

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Un coût du risque qui diminue

Le coût du risque, quant à lui, poursuit sa baisse, s’inscrivant désormais à un taux historiquement bas. Il est désormais porté à 6,4 % en 2018. Le taux de créances douteuses, quant à lui, est de 2,8 %, contre 3,1 % en 2017.

Une baisse fiscale qui profite au résultat net

En 2018, l’impôt sur les sociétés a fortement diminué, le taux effectif d’imposition étant de 26,3 %, contre 32,7 % en 2017. Ce gain fiscal a permis aux banques d’afficher un résultat net total en hausse de 7,2 % par rapport à 2017.

Des rendements sur actifs positifs mais inférieurs à ceux des banques européennes

Les rendements sur actifs des banques françaises se sont quant à eux redressés, affichant une légère hausse de 0,38 %, leur meilleure performance depuis 2010. Si cette amélioration est notable, elle reste inférieure à la médiane des grandes banques européennes, dont la hausse était de 0,43 % en 2017, et 0,51 % en 2018. 

Concernant le rendement des fonds propres des banques, le constat est similaire. Excepté pour les groupes BNPP et LBP, il est inférieur au niveau médian des banques européennes, de 7,5 % en 2018.

Des performances contrastées en fonction des lignes métiers

Enfin, les évolutions du PNB sont variables en fonction des différentes lignes de métiers des banques. Le PNB a subi un recul de 5,6 % dans la banque de financement et d’investissement. Il a légèrement augmenté, de 0,5 %, sur l’ensemble de la banque de détail. Le PNB lié aux métiers de gestion d’actifs et d’assurances a augmenté de 5,6 %. Enfin, les services financiers spécialisés ont connu la plus forte hausse de PNB, de 9,9 %.

Source des données et graphiques : https://acpr.banque-france.fr/sites/default/files/medias/documents/2019_as_104_situation-grands-groupes-bancaires-francais-fin-2018.pdf

Faustine Pascal

Rédactrice Web pour CultureBanque. Expérience professionnelle en Banque, Finance et Assurance.

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