Cette solution disponible sur smartphone est clairement dans l’air du temps avec la démocratisation des sites d’annonces entre particuliers. Qui plus est l’utilisation du mobile prend une part importante dans le commerce en ligne chaque année. Des millions de français achètent ou vendent des produits sur internet avec la même problématique : sécuriser la transaction fnancière.
Si vous achetez un produit sur Leboncoin ou les petites annonces de Facebook, vous aurez peut-être quelques doutes sur le sérieux du vendeur. Inversement si vous vendez un bien sur un portail web il est parfois possible de se faire arnaquer avec un faux chèque ou attendre un virement qui n’arrivera jamais.
Ces désagréments sont dissuasifs pour de nombreux consommateurs. Un frein moral justifié par un manque de confiance dans cette nouvelle économie. Un manque à gagner pour tous les acteurs : les sites d’annonces, les acheteurs, les vendeurs… Comme le précise Obvy, cette économie secondaire est pourtant une bonne chose pour l’environnement (réutilisation de produits d’occasion plutôt que l’achat produits neufs).
Obvy redonne confiance aux utilisateurs
L’application Obvy sécurise la transaction deux manières :
- Avant l’achat l’utilisateur peut vérifier la réputation de son acheteur ou son vendeur. Obvy permet de noter et laisser un avis pour chaque transaction. L’idée est de constituer un réseau de confiance universel pour les petites annonces.
- Il est possible de suivre en temps réel ses ventes et ses achats. L’argent est sécurisé par l’application mobile avec l’identification du produit, de l’acheteur et du vendeur. Le paiement est sécurisé par l’utilisation d’un QR Code de 1€ à 50 000€. Jusqu’au dernier moment la transaction peut s’annuler et l’argent est restitué.
La fintech qui sécurise vos transactions
Interview du dirigeant Charles-Henri Gougerot-Duvoisin, co-fondateur de Obvy.
Quels sont les étapes de la création d’Obvy?
À l’origine, nous nous étions associés pour mettre sur pieds une fintech mais dont la création a été remise à plus tard dans la mesure où nous étions face à certaines problématiques réglementaires. Nous avons donc opéré un pivot stratégique, en restant toutefois dans la fintech et l’économie collaborative.
À l’origine de ce projet, nous sommes quatre cofondateurs : Moi-même, passé par Investance Partners ou encore la French Tech ; Stevy Llong-Taï (CTO), qui a travaillé sur divers aspects techniques pour Cdiscount, ou plus récement pour Ipagoo à Londres ; Laurent Vessiere (CBO), ancien directeur commercial et directeur de sites dans le monde de la logistique (Geodis, Rives Dicostanzo…) ; Jeremy Di Meglio (CDO), qui a fait ses armes dans le marketing (Dentsu Aegis Network) et était avant de rejoindre Obvy sales manager chez Criteo à Barcelone.
Notre choix s’est tout naturellement porté sur le commerce entre particuliers : C’est un marché très important en terme de volumes, et qui est mondial. Toutefois, les vols, arnaques (chèque en bois, fausse monnaie, faux virement, faux chèques de banque…), les négociations forcées ou encore le manque de praticité lié à la manipulation ou à l’encaissement de l’argent sont des facteurs qui freinent ce marché. C’est pourquoi Obvy a été développée, et pensée non pas comme un simple moyen de paiement mais une véritable solution complète, adaptée aux transactions isolées mais aussi à ceux qui vendent et achètent de manière soutenue. Obvy est la première solution de paiement mobile spécialement étudiée pour le commerce entre particuliers, et ce pour tous types de biens.
Le principe est très simple : Jean vend sa télévision sur une plateforme de petites annonces, et Camille souhaite lui acheter. Cette dernière va retrouver Jean sur l’application et pouvoir voir les notes et avis laissés par les autres utilisateurs ayant déjà effectué des transactions avec lui. Si le profil lui convient, elle va envoyer au vendeur une demande d’achat, que Jean sera libre d’accepter ou de refuser. S’il accepte, l’argent de Camille sera prélevé de son compte bancaire et déposé sur un compte inviolable sur l’application jusqu’à leur rencontre. Cela s’appelle le cantonnement de fonds. Du coup, Jean est absolument certain d’être payé, et Camille n’aura pas de liquide à manipuler et évite de potentiels désagréments. Lorsque Jean et Camille se rencontrent, l’acheteuse inspecte le téléviseur, et si tout est en ordre elle va procéder au paiement en scannant un QR Code sur le téléphone de Jean. Dans le cas où le téléviseur ne serait pas en adéquation avec la description faîte, elle est libre d’annuler jusqu’au dernier moment la transaction gratuitement et de voir son argent déposé sur son compte Obvy, argent qu’elle peut conserver sur l’app ou virer vers son compte bancaire. Enfin, après le scan, Jean et Camille sont invités à se noter et à laisser un avis sur la transaction, et auront tous deux leur vente archivée dans leur historique, comprenant toutes les informations relatives à la transaction. L’intérêt ? Disposer d’une réelle traçabilité mais aussi d’avoir une preuve en cas de problème.
Nous avons développé Obvy en nous appuyant sur Mangopay (Credit Mutuel Arkea) afin de disposer d’un partenaire de qualité capable de gérer les flux financiers de notre service.
Quels sont les développements futurs de l’application?
Nous continuons aujourd’hui à enrichir Obvy afin d’apporter à nos utilisateurs des services toujours plus fins et en adéquation avec leurs problématiques (non présentation à un rendez-vous, version web…). Nous intégrerons également notre API de paiement à une première vague d’une quinzaine de partenaires (sites de petites annonces, sections petites annonces de médias) dont l’un des leaders du marché français. Cette première étape permettra à Obvy d’être le premier moyen de paiement intégré directement aux plateformes de petites annonces.
Nous sommes également en pleine mise en place de deux programmes :
- Un programme ambassadeur composé de commerciaux freelance à travers la France, ainsi qu’un programme de recrutement de groupes de vente Facebook qui pousseront la solution à leurs membres.
- Nous travaillons également sur un système de livraison unique. Nous aurions tout à fait été en capacité de mettre sur pieds rapidement un système basé sur la synchronisation des opérations bancaires et postales, mais cela n’apporte pas assez de preuves. Cette notion de preuve est déterminante pour nous : nous sommes conscients qu’il y aura toujours des personnes malhonnêtes, et notre volonté est d’apporter à celles qui sont de bonne foi un maximum de ressources et éléments venant les appuyer s’il y a un litige.
Qui sont les co-fondateurs et vos motivations respectives dans ce projet?
Nous avons une motivation d’une grande simplicité : faire d’Obvy un succès afin de mettre en place les autres briques nécessaires à la création de notre « masterplan ». Obvy est une première étape déterminante à la réalisation de notre projet initial que nous avons reporté. Notre volonté est de créer un écosystème financier plus grand, fait par et pour les particuliers.
Nous sommes aussi motivés par les valeurs qui sont intrinsèquement liées à notre projet : Nous voulons apporter aux particuliers des solutions capables de leur permettre d’optimiser leur pouvoir d’achat. C’est un point déterminant. L’économie collaborative n’a de sens que si elle profite à tous, et le commerce entre particuliers en est un formidable exemple, permettant à la fois de pouvoir accéder à des biens qui auraient peut-être été hors de portée, ou de dégager un petit complément financier. C’est aussi pour cela que nous sécurisons toutes les transactions, que ce soit pour 1 ou 50 000€ : pour certaines personnes, 20€ représente déjà une somme, et il n’y a pas de raison pour que ces dernières soient plus exposées aux arnaques potentielles qu’une personne réalisant une transaction de plusieurs milliers d’euros. C’est cette vision qui a également déterminé notre positionnement tarifaire, nous voulions un service optimal mais complètement abordable financièrement.
Ces différentes valeurs et cette volonté commune, nous les partageons tous les quatre, et il s’avère que nos expériences font également de nous des éléments complémentaires : Communication, marketing, technique, commercial, administratif… Nous avons été en mesure de prendre tous ces points à bras le corps et de composer avec.
Et financièrement comment pérenniser votre activité?
Obvy est un service abordable, mais payant. Nous dégageons déjà une source de revenus sur ce point. Nous avons déjà obtenu des financements publics et commençons déjà à préparer une levée de fonds importante.
La force d’Obvy réside aussi dans sa particularité : le cantonnement de fonds. Notre système propose une infinité de possibilités, et différents développements seront initiés afin de pouvoir étendre le champ d’action de notre solution : Covoiturages, dépôts de garanties ou de cautions… Obvy a le potentiel, par son fonctionnement, de devenir un moyen de paiement adapté à toutes les transactions nécessitant un temps de blocage de fonds jusqu’à la réalisation d’une action ou d’un service… Ce n’est que le début d’une belle aventure.
J’ai essayé d’utiliser Obvy pour une transaction de plus de 40000 (quarante-mille) euros.
Pour un montant pareil il faut faire un virement (impossible de passer par CB, d’accord).
En tant qu’acheteur potentiel (et très intéressé par le véhicule proposé à la vente) j’ai créé mon profil, avec mon RIB, ma carte d’identité, la séance webcam (bonne chance) pour vérifier mon identité, et un justificatif de domicile (nécessaire pour une telle somme).
Mon compte en banque a été débité lundi 6 décembre de cette somme qui est apparue sur mon solde Obvy mardi 7 décembre ; la transaction, prévue jeudi 9 décembre, ne s’est pas faite pour différentes raisons (qui ne sont pas indépendantes du fonctionnement d’Obvy, mais c’est une autre histoire).
Le vendredi 10 décembre j’ai utilisé vers 15 h « Virement vers mon compte » dans Obvy ; le support m’a confirmé par « chat » que ce virement était bien créé et que cette fameuse somme serait créditée sur mon compte en banque le mercredi 15 décembre au plus tard (maximum 3 jours ouvrables).
La récupération de cette somme sur mon compte en banque n’a été effective que le lundi 20 décembre au matin…
Après des échanges parfois tendus avec le support Obvy, par « chat » et aussi par téléphone (enfin) le jeudi 16 décembre, j’ai enfin réalisé que:
– Si la banque « partenaire » d’Obvy refuse de faire un virement, aux dires du support, Obvy n’en est pas informé (anomalie de taille, non ?),
– Cette banque (le Crédit Mutuel pour ne pas le nommer) ne respecte pas l’esprit de la loi « anti-blanchiment » (d’argent « sale ») car elle accepte immédiatement une somme pareille sans rien demander quant à la provenance des fonds,
– L’argument de l’origine des fonds n’est invoqué (bien plus tard) que quand il s’agit de reverser cet argent, c’est-à-dire lorsqu’il risque de quitter le Crédit Mutuel…
Dans le détail :
– Mon virement du 6 décembre vers Obvy était à partir de mon compte d’épargne,
– J’ai créé mon compte sur Obvy en indiquant le RIB de mon compte courant,
– (précisons que mes 2 comptes sont gérés par la même banque dans la même agence, ce qui se voit tout simplement en comparant les 2 RIB),
– A aucun moment Obvy n’indique qu’il faut utiliser un compte unique,
– Le support m’a appris le 16 décembre que la plate-forme Obvy agit en tant que prestataire d’une filiale du Crédit Mutuel,
– En réalité le mardi 7 décembre à 2h30 du matin (heure à laquelle j’ai reçu le mail d’Obvy « Virement réussi sur votre compte sécurisé Obvy »), le Crédit Mutuel et Obvy ont accepté immédiatement cette somme (plus de 40000 euros) sans vérifier sa provenance, au mépris de la loi « anti-blanchiment » pour les transferts d’argent,
– Selon ce que m’a dit le support le 16 décembre, le Crédit Mutuel a refusé de faire le virement que j’ai demandé le 10 décembre sous prétexte qu’il s’agissait de 2 comptes différents, et en invoquant la loi « anti-blanchiment »… sans commentaires…
– Je n’en ai pas été informé avant jeudi 16 décembre à 16 h 25,
– Au contraire, après avoir attendu jusqu’au 15 décembre au soir que ce virement arrive sur mon compte (délai maximal confirmé par le support Obvy pour mon ordre de virement donné le 10 décembre), j’ai dû relancer plusieurs fois le support, le lendemain, avant d’apprendre que ce virement avait en fait été refusé,
– D’après le support Obvy, ils ne peuvent pas avoir l’information du refus de la part du Crédit Mutuel ; le seul moment où ils apprennent qu’un virement n’a pas été effectué c’est… quand le client leur dit que le virement n’a pas eu lieu… en l’occurrence, dans mon cas, 6 jours après avoir demandé le virement sur Obvy (confirmé par le support).
En conclusion, je vous laisse imaginer ce que le Crédit Mutuel a bien pu faire d’une somme pareille entre le 7 et le 20 décembre …