Lundi 15 septembre 2008, Lehman Brothers, quatrième banque d’affaires américaine, dépose le bilan ; Bank of America rachète Merrill Lynch et l’ensemble des places boursières de la planète s’effondre. Les jours suivants, la situation s’aggrave et les établissements bancaires aux Etats-Unis, déjà fragilisés par la crise des « subprimes » de 2007, s’enlisent dans une grande crise financière. Le plan de sauvetage imaginé par Henry Paulson, secrétaire américain au Trésor, est refusé le 29 septembre au soir.
Lorsque les Etats-Unis s’enrhument, c’est le monde entier qui éternue (Dave Keating, 2008*)
Le 30 septembre au matin, Nicolas Sarkozy, alors Président de la République Française, réagit et réunit à l’Elysée les représentants des banques / assurances comme Axa, BNP Paribas, Crédit Agricole et la Société Générale.
La crise financière est bel et bien arrivée en France
Très vite, la situation en France se dégrade. Les français prennent conscience des dégâts. En novembre 2008 déjà, selon un sondage de TNS Sofres, près des deux-tiers des Français estiment que la crise financière va entraîner une récession durable en France. Cette même étude démontre que bien que la confiance des Français envers leur banque perdure, leurs « attentes sont cependant claires : ils ne souhaitent pas payer les pots cassés de la crise » (Sondage TNS, 2008). Les français deviennent de plus en plus exigeants avec les établissements bancaires qui sont, selon eux, les principaux responsables de la crise économique (d’après 58% des français en mars 2009). En 2009, 50% des français attendent de leur banque de nouvelles propositions et des actions pour regagner leur confiance.
Selon Laurence Scialom, professeure à l’université Paris Ouest-Nanterre :
Certaines affaires très médiatisées comme celle de Kerviel – près de 5 milliards d’euros de pertes de trading pour la Société Générale – ont révélé à l’opinion publique que les banques qui collectent les dépôts des ménages peuvent se livrer à des opérations de marché spéculatives pour compte propre (proprietary trading)
Ainsi, les français jusque là assez « confiants » commencent à douter, l’image des banques se ternit, et ce phénomène est relayé par les médias.
La crise économique au centre des préoccupations devient un sujet majoritairement traité par les publicitaires. Que ce soit pour l’automobile, pour l’alimentation ou pour le prêt-à-porter, les publicités mettent en scène des personnes souffrant de la crise économique ou tournent en dérision les « responsables eux-mêmes » : banquiers et traders. Rebondir de cette façon sur l’actualité économique mondiale est une action de communication qui permet aux entreprises de montrer aux consommateurs français qu’ils ont compris les difficultés engendrées par cette crise économique.
Mais qu’en est-il alors pour les banques ? Les établissements bancaires ont-ils suivi la même évolution dans leur stratégie de communication ?
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Dossier réalisé par Elsa Blanco
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*Citation issue de l’article « The 2008 economic crisis explained » de Dave Keating (journaliste américain): http://www.cafebabel.co.uk/article/26545/analysis-financial-crisis-2008-explained.html – traduit par Hélène Rivoal)